Mahler intime, le projet
Sortie le 26 février. Réalisé en partenariat avec France-Musique et la Médiathèque Musicale Mahler, le projet Mahler intime présente des œuvres symphoniques de Gustav Mahler enregistrées sous un angle intimiste inattendu : violon-piano, voix et piano, trio avec piano, trio avec voix de soprano, quatuor avec piano. Au programme également, les hommages de Schönberg, de Gerard Pesson et celui - écrit spécifiquement pour ce projet - de la compositrice Noriko Baba. Le caractère intime du programme est renforcé par la présence de lieder d’Alma Mahler.
C’est grâce à un violon Montagnana de 1729 que le projet Mahler intime a commencé. Le mécène qui le remettait à la violoniste Virginie Buscail avait une passion pour l’Adagietto de la Cinquième Symphonie de Mahler. Nous le lui jouâmes. Cette page orchestrale se révélait autrement une fois transcrite pour le duo violon et piano. L’étincelle du projet était là. Interpellée par cette version de l’Adagietto, l’écrivaine Évelyne Bloch- Dano allait ensuite apporter toute la dimension littéraire à la partie musicale, en écrivant une biographie ; le lien et la connivence entre l’écrivaine et les musiciennes s’avérant un enjeu vital du projet.
De nouvelles transcriptions symphoniques, réalisées par Édouard Delale, allaient rejoindre celle d’Otto Wittenbecher dans le programme, enrichi par ailleurs d’une création contemporaine de Noriko Baba, dont le raffinement de l’écriture et le goût des citations se prêtaient au projet. Gérard Pesson nous faisait ensuite le cadeau de sa présence, de manière à la fois inattendue et pleine de subtilité, à son image, en écrivant la transcription de la dernière des Sechs kleine Klavierstücke op. 19 de Schönberg, composée peu après la mort de Mahler en 1911, en hommage au compositeur disparu.
De façon logique, le premier mouvement du Quatuor avec piano de Mahler – sa seule page de musique de chambre achevée qui soit conservée – avait toute sa place dans ce programme parce qu’il renvoyait aux années de jeunesse du compositeur. Et trois lieder d’Alma Mahler, en contrepoint au Liebst du um Schönheit de Gustav, éclairaient ce contexte d’intimité. Sous l’impulsion de Thomas Vernet, la Médiathèque Musicale Mahler nous ouvrait ses richesses réunies par Henry-Louis de La Grange. La Fondation Royaumont nous accueillait en résidence pour finaliser l’élaboration de ce programme.
Restait, pour l’enregistrement du disque, à trouver un univers sonore unique. Si la dimension chambriste était au cœur de notre Mahler intime, nous étions naturellement tentées d’explorer la richesse orchestrale des œuvres de Mahler. Aussi, le piano Opus 102, conçu par Stephen Paulello, s’imposait-il dans ce projet singulier comme une passerelle idéale entre le monde symphonique et l’intimité de la Kammermusik en offrant un champ de « possibles » particulièrement vaste. La conception visionnaire de cet instrument exceptionnel incite l’interprète à « inventer » davantage, au risque de perdre certains de ses repères. En même temps, il s’inscrit dans l’histoire de la facture instrumentale et de la quête d’un medium idéal permettant d’exprimer pleinement l’osmose entre la pensée du compositeur et la conception que s’en fait l’interprète.
Enfin, avec le dispositif « Welte-Mignon » et grâce à Hans Schmitz, Gustav Mahler « signait » cet enregistrement, par la magie des rouleaux enregistrés au début du siècle. De l’Adagietto de la Cinquième Symphonie, joué en guise de remerciement à un généreux mécène, nous étions arrivées à un programme singulier et inattendu.
Anne-Lise Gastaldi
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Mercredi 30 mars 2021 à 19 heures
Auditorium du Musée d'art et d'histoire du judaïsme
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La Médiathèque Musicale Mahler
www.mediathequemahler.org
Les pianos Stephen Paulello
www.stephenpaulello.com